– Quel rôle joue, de manière globale, le Conseil Régional dans la gestion de l’eau auprès des collectivités locales?
Le Conseil régional de Bretagne est investi de longue date dans la reconquête de la qualité de l’eau. Il finance à ce titre les syndicats mixtes, maîtres d’ouvrage de programmes d’action sur le terrain, en lien avec le grand cycle de l’eau, et ce, pour un budget de 10 M€ par an. Ces projets pluriannuels peuvent porter sur l’accompagnement des agriculteurs dans la mise en œuvre de mesures agro-environnementales, la restauration du bocage et des berges de cours d’eau, le rétablissement de zones d’expansion de crues, la gestion de zones humides…
A l’avenir, le paysage institutionnel des acteurs de l’eau va connaître de fortes évolutions du fait de la récente réforme territoriale. Les intercommunalités à fiscalité propre en sortent renforcées et dotées de nouvelles compétences en matière de gestion des milieux aquatiques et des inondations, d’eau potable et d’assainissement… Il y aura une phase de transition à gérer, dont l’objectif principal est de garder une capacité à œuvrer au niveau des bassins versants hydrographiques. Dans un territoire comme la Bretagne, la Région constitue une échelle intéressante pour mettre en palce une organisation des acteurs de l’eau plus efficiente. C’est pour cette raison que la Région a demandé au Gouvernement une prise de compétence sur l’animation et la concertation dans le domaine de l’eau, comme la loi NOTRe l’y autorise désormais.
– Quels sont les moyens mis en place pour la surveillance des cours d’eau ?
Cette surveillance relève de la responsabilité de l’Etat, qui assure, auprès de Bruxelles, le reporting de la bonne mise en œuvre de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE). L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, établissement public d’Etat, assure le suivi et le financement des réseaux de surveillance mis en place à l’échelle de tout le bassin Loire-Bretagne. La Région Bretagne se positionne davantage sur la valorisation et le partage de ces données. Un Groupement d’Intérêt Public, le GIP Bretagne Environnement, copiloté et financé par l’Etat et la Région, a été mis en place en ce sens. Il est notamment chargé de l’animation d’un observatoire de l’eau, utile tant aux acteurs publics que privés mobilisés sur la question de l’eau. La Bretagne est une des régions les plus avancées dans la mise en œuvre d’outils aussi ambitieux de partage et de mise en réseau des données sur l’eau.