Plus de 5 milliards de m3 d’eau usées à traiter par an, 20 000 stations d’épuration en fonctionnement… mais quelle est la quantité d’énergie consommée pour épurer nos eaux usées ?
Depuis plusieurs années, les scientifiques d’Irstea travaillent sur ce sujet. Une étude a mené avec l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse pour établir des référentiels de consommations des 5 procédés de traitement les plus utilisées en France[1] mais aussi pour chaque poste et chaque étape du procédé de traitement. Les scientifiques ont également comparé le parc français au parc international. Ils ont constaté par exemple que pour une même technologie les stations d’épuration françaises sont plus consommatrices que leurs homologues étrangères. Deux explications : une prise en compte précoce de la problématique énergétique par les autres pays et une démarche de dimensionnement des stations spécifique en France, qui repose sur la semaine la plus chargée en eaux usées à traiter, et qui induit un fonctionnement non optimal du point de vue énergétique la plupart du temps. Après avoir identifié les principaux facteurs qui influencent les consommations de chaque procédé, les scientifiques ont développé des modèles mathématiques capables de prédire la consommation énergétique de la station d’épuration. Ils ont ensuite testé des outils (systèmes de régulation de l’aération par sondes ou par l’étude des courbes d’oxygène) pour optimiser les postes les plus consommateurs d’énergie afin d’élaborer des recommandations à l’usage de l’ensemble de la profession (constructeurs, collectivités, exploitants). Suite à ces tests, un résultat marquant : une économie d’énergie de 5 à 20 % envisageable selon les stations ! À partir de ces nouvelles données, des outils de suivi et d’alerte pourraient être mis en place dans les logiciels de supervision des stations d’épuration.
En savoir plus, consulter l’actualité sur le site internet d’Irstea : http://www.irstea.fr/nos-editions/dossiers/traitement-eaux-usees/bilan-energie-stations-epuration
[1] Le traitement biologique des eaux usées comprend 5 procédés principaux : boues activées (filière classique), réacteur séquentiel discontinu, bioréacteur à membranes, réacteur à biofilm sur support mobile, réacteur à biofilm sur support fixe.