Les réflexions sur les « smart grids » ont commencé à mûrir avec l’émergence de l’autoconsommation
Contact : Ludovic Merlière, Responsable du Service « Projets » chez Quénéa Energies RenouvelableS
En France, le photovoltaïque et l’éolien se développe vers les années 2000 sur un marché de niche où très peu d’acteurs mettent en place les premières installations en sites isolés. L’expansion et l’industrialisation de ces énergies ont largement été portées par la mise en place des tarifs réglementés de vente d’électricité d’origine renouvelable. Aujourd’hui, ces tarifs d’achats s’approchent de plus en plus du prix de vente de l’électricité, laissant présager l’atteinte d’une parité réseau.
Dans un contexte de compétitivité, des alternatives aux schémas classiques de développement des énergies renouvelables sont recherchées. Les énergies renouvelables s’ouvrent désormais à l’autoconsommation pour produire de l’énergie au plus proche du lieu de consommation et garantir une autonomie énergétique des bâtiments et territoires. A ces schémas s’associent de nombreuses solutions « smartgrid » pour permettre une gestion raisonnée des réseaux d’électricité autant en amont qu’en aval de l’utilisation d’ENR.
La sobriété énergétique reste la priorité
« Avant de se pencher sur la question de l’intégration de la production ENR au bâtiment ou au réseau, grâce aux démarches « smart buildings » ou « smart grids », la question de la sobriété énergétique des sites doit rester la priorité, rappelle Ludovic Merlière. Une meilleure utilisation de l’énergie de manière rationnelle et efficace est donc privilégiée.
« Avant d’être un effet de mode, le « smart grid » est surtout un retour à un principe de fonctionnement logique rendant l’énergie plus facilement exploitable, le plus près du consommateur. »
Une fois ce prérequis respecté, la question du pilotage de l’installation ENR peut être abordée. Cette question ne se posait pas
avec la revente d’électricité, mais il y avait des limites à l’exercice. En effet, mettre par exemple des panneaux photovoltaïques sur un hangar, sans qu’il n’y ait de consommations dans un rayon d’un kilomètre, n’était pas forcément la chose la plus pertinente sur le plan énergétique.
Produire intelligemment :
« L’autoconsommation est le débouché le plus logique pour l’électricité ENR, analyse Ludovic Merlière, Responsable du Service « Projets » chez Quénéa ENR. Mais une fois que l’on a dit ça, se pose encore la question de l’adéquation entre la production et la consommation d’énergie. Le pilotage de ces flux est permis par une approche « smart grid », qui s’imposait déjà sur les sites isolés. À présent, elle s’étend à des bâtiments BEPOS, des îlots ou éco-quartiers, des territoires à énergie positive, grâce à des projets-pilotes essentiellement portés par des collectivités locales. L’objectif est de produire localement, intelligemment mais aussi de sécuriser le réseau et le rendre plus performant, avec, à terme, une approche bidirectionnelle. Par exemple, à l’échelle d’un carport photovoltaïque – assurant la recharge d’un véhicule électrique – lorsqu’il n’est pas sollicité, il pourra aussi renvoyer de l’électricité sur le réseau au moment des pics de consommation. Pour mémoire, en période hivernale, ces pics peuvent déséquilibrer le réseau breton.»
L’autoconsommation d’énergie permet de remédier aux difficultés qui se profilent pour l’intégration des productions d’ENR au réseau. Celles-ci étant liées à des volumes d’injection d’énergies renouvelables toujours plus importants, par nature intermittentsEn parallèle à l’harmonisation entre offre et demande, émerge aussi la question du stockage de l’énergie pour en décaler la consommation. Cela peut se faire grâce à des batteries, des ballons d’eau chaude ou encore sous forme d’hydrogène. Avant d’être un effet de mode, le « smart grid » est surtout un retour à un principe de fonctionnement logique rendant ainsi l’énergie plus facilement exploitable, le plus près du consommateur»
Contact
QUENEA ENERGIES RENOUVELABLES
10 place du champ de foire
29270 CARHAIX
