Une politique environnementale axée sur la valorisation des sous-produits de chantier et les économies d’énergie
Jean Le Nardant, Directeur général du Groupe Pigeon Bretagne sud
Depuis une dizaine d’années, le secteur des travaux publics ne cesse de faire évoluer ses pratiques pour être toujours plus en phase avec l’émergence des exigences environnementales de ses donneurs d’ordre. Cette tendance concerne particulièrement deux aspects de l’activité quotidienne des entreprises : les matériaux de construction et les consommations d’énergie.
Concernant les matériaux, il s’agit de donner une deuxième vie à tous les sous-produits de chantier : terre végétale superficielle ou contenant des cailloux, rabotage d’enrobés, métaux, palettes de bois, etc. Et les possibilités de recyclage sont nombreuses. Par exemple, avec les centrales de dernière génération, il est possible de produire un enrobé qui incorpore jusqu’à 40 % de rabotage de chaussées. Autre exemple, les palettes ne sont plus systématiquement brûlées sur le chantier, mais sont reconditionnées ou encore broyées pour servir d’amendement végétal ou alimenter des chaufferies biomasse.
« Le recyclage de nos déchets inertes de chantier, dans lequel notre groupe s’est lancé il y a plus de 10 ans, présente des avantages à divers titres, explique Jean Le Nardant. Tout d’abord, et cela coule de source, il réduit le recours à de nouveaux matériaux, dont la production suppose d’importantes consommations énergétiques. Bien sûr, il y a aussi des économies à la clé. Ensuite, le recyclage présente des atouts sur un plan logistique. Nous privilégions la réutilisation des matériaux à proximité de nos chantiers, permettant de limiter en cela l’impact écologique et financier des transports. Notre concasseuse-cribleuse vient ainsi directement sur les chantiers pour limiter les flux de terres valorisées. »
Concernant le volet énergétique, les travaux publics ont fait de grandes avancées, avec le développement des enrobés coulés à température ambiante ou tiède. Il n’est donc plus nécessaire de chauffer la formulation à plus de 150 °C, au fioul. « Ces gains, rendus possibles grâce à de nouveaux adjuvants, permettent aussi de réduire les vapeurs dégagées et d’améliorer les conditions de travail de nos équipes en périodes estivales, précise Jean Le Nardant. D’ailleurs, le personnel joue un rôle primordial dans notre politique environnementale, par le biais de l’éco-conduite nous permettant de réduire nos consommations en carburant de près de 15 %. Comme pour le recyclage, l’intérêt de ces mesures a été d’optimiser nos coûts, au-delà de leur portée écologique. »