L’augmentation du prix des énergies fossiles impacte fortement le coût de production des éleveurs de porc, de veau et de volaille. Au-delà du coût financier, il s’agit également d’une réelle problématique environnementale qu’ils cherchent à réduire. Concepteur, fabricant, installateur et dépanneur de solutions d’automatisme pour bâtiments d’élevage, Asserva propose tout un panel de solutions d’énergies renouvelables pour le chauffage et la ventilation.
Interview de Gilles Houzé, Responsable commercial ENR Asserva
« Investir dans des équipements performants permet de réduire sa consommation globale d’énergie »
Gilles Houzé
Réduire sa consommation électrique pour améliorer la rentabilité de sa production
Au vu de la situation actuelle et de la hausse des coûts de l’énergie, quel est l’enjeu pour les professionnels éleveurs ?
Les éleveurs ont une activité très énergivore. Produire des porcelets, des veaux de boucherie ou de la volaille nécessite d’avoir des bâtiments chauffés, parfois jusqu’à 30° en permanence. Or, avec un système de chauffage électrique ou au gaz, non seulement la facture est en train de bondir mais en plus les émissions de CO2 sont importantes. L’enjeu aujourd’hui est d’organiser son élevage en économie circulaire afin de récupérer les calories émises par certains postes pour les valoriser et les distribuer là où c’est nécessaire.
Quelles sont les différentes solutions à mettre en place ?
Dès la conception de nouveaux bâtiments d’élevage, nous préconisons aux éleveurs de nouvelles solutions et des circuits adaptés, encastrés dans le béton. Par exemple, il existe le principe de la lisiothermie. Il s’agit de récupérer la chaleur émise par le lisier pour préchauffer le circuit d’eau afin d’alimenter une pompe à chaleur qui va elle-même chauffer d’autres circuits. Par ailleurs, cela permet de baisser la température du lisier qui dégage de l’ammoniac et donc d’améliorer les conditions de travail des salariés et le bien-être animal. Une autre solution consiste à centraliser les sorties d’air de la ventilation du bâtiment pour laver l’air, réduire ses odeurs et ses poussières afin de limiter son impact et récupérer cet air chaud, à 25° en général, dans le but de l’intégrer dans le système de pompe à chaleur. Cela évite aussi de réaliser des forages dans le sol pour récupérer la chaleur puisqu’elle existe déjà dans la production et l’élevage. Il est aussi possible de mettre en place des solutions de chaudière bois et biomasse qui s’approvisionnent via l’entretien des haies en partie ou de se servir du biogaz issu du lisier pour alimenter une chaudière. L’idée est d’offrir une solution globale qui inclue l’automatisme de l’alimentation des animaux, le chauffage et également la ventilation et le renouvellement de l’air.
Quel serait le risque pour un éleveur ?
Tout est lié dans un bâtiment d’élevage. Si on veut réduire la consommation d’énergie et l’impact environnemental, il faut agir sur les différents volets. Le risque pour un éleveur est de vouloir diminuer le chauffage et la ventilation, sans investir dans ces équipements performants. Cela aurait pour conséquence de réduire le confort et le bien-être animal. Il y a différentes sources de chaleur à valoriser qui peuvent lui permettre de diviser par trois sa facture énergétique.