Démarrés depuis 2017, les travaux d’aménagement du port de Brest en vue d’accueillir la filière Energie Marine Renouvelable se poursuivrontt jusqu’en 2024. L’objectif ? Permettre à des industries d’ingénierie, construction, assemblage et manutention, de s’installer dans le port de Brest afin d’en faire un hub régionale, voire nationale, d’une filière en plein essor.
En France, le développement la filière EMR s’inscrit dans un temps long, voire très long. Mais le raccourcissement des délais de recours commence à s’améliorer, laissant la possibilité aux industriels de concrétiser enfin leur vision. A Brest, la Région Bretagne accompagne le développement de la filière en investissant 220 M€ dans l’aménagement du port. « L’idée est d’associer des travaux de dragage nécessaires, afin d’améliorer l’accès au chenal de commerce, et l’agrandissement du port », explique Jean-Michel Lopez, Directeur Général Délégué aux Transitions Environnementales et aux Energies Marines à la Région Bretagne. Jouxtant les 16 hectares existants, les travaux doivent permettre d’agrandir l’espace portuaire de 24 hectares supplémentaires de terminal EMR offrant ainsi un environnement total de 40 hectares sur la rade de Brest. « Cette filière est gourmande en surface d’installations portuaires », précise Jean-Michel Lopez. « Les flotteurs ou les fondations pèsent entre 1500 et 3500 tonnes. Les besoins en infrastructures de manutention, de production et de stockage sont considérables. » 11 hectares sont déjà en partie livrés pour le consortium Navantia-Windar qui doit s’occuper de la fondation du parc éolien en baie de Saint-Brieuc. « L’engagement qu’a pris l’industriel dans sa réponse à l’appel d’offres porte sur la création de 250 emplois sur deux ans », poursuit Jean-Michel Lopez.
« Aujourd’hui, l’éolien en mer est considéré comme un complément de notre production énergétique. Mais demain, il pourraît être la base de notre production en Bretagne. »
Une filière en pleine croissance
« C’est une filière en pleine croissance. Selon les industriels, un parc de 1000 MW doit permettre la création de 1.500 à 2.000 emplois, y compris les emplois induits et la sous-traitance », assure-t-il. Si la France est pour l’instant en retard sur le développement de la filière, en comparaison avec les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou le Danemark, de nouveaux projets doivent émerger rapidement. L’éolien flottant intéresse particulièrement la Bretagne. « L’Etat et la Région préparent le débat public pour une installation de parc éolien flottant au large de Belle-Ile et Groix en Bretagne Sud. L’appel d’offres doit être attribué en 2021 », précise Jean-Michel Lopez. « Aujourd’hui, l’éolien en mer est considéré comme un complément de notre production énergétique. Demain, il pourrait être la base de notre production en Bretagne », prévient le Directeur Général Délégué aux Transitions Environnementales et aux Energies Marines. « Grace aux innovations sur le stockage de l’énergie et le management des réseaux, la filière EMR sera capable de gérer les stocks de production et les intermittences de distribution afin de lisser la production dans le temps et de sécuriser l’approvisionnement en électricité. » En s’approchant des vents marins, le parc éolien flottant assure une meilleure productivité et un équilibre énergétique. « Aujourd’hui, les Energies renouvelables couvrent 12 % de la production au niveau breton. Si nous suivons la feuille de route, nous arriverons à 33 % demain. » L’enjeu énergétique et industriel est considérable.