Quelles sont les précautions à prendre pour la mise en œuvre d’énergies aussi vertes que silencieuses ?
<< En matière de bruit et de vibrations, les mesures correctives sont toujours plus >>
Jean-Louis Bisquay (JLBI Conseils), Expert de justice près la Cour d’appel de Rennes
Le développement des énergies renouvelables repose sur des équipements valorisant le vent, le soleil et les calories contenues dans le sol ou l’air.
Et comme toute installation, leur mise en service peut générer des risques de nuisances vis-à-vis du voisinage. « Nous rencontrons de plus en plus de situations où la question du bruit et des vibrations aurait dû être abordée en amont, entre autres pour les pompes à chaleur, observe Jean-Louis Bisquay. C’est pourquoi, le recours à un acousticien s’avère opportun, notamment en milieu urbanisé. Cela permet d’éviter à l’installateur de se retrouver à la cause lors d’une Assignation en Référé, voire prendre à sa charge d’éventuelles mesures correctives, toujours plus chères que les dispositions préventives. Il faut donc se poser les bonnes questions, avant que la pompe soit mise en place. C’est le choix qu’ont fait les entreprises faisant appel à nos compétences pour sécuriser l’environnement technique et juridique de leur projet ».
Concernant l’éolien, le risque est mieux pris en compte, car les parcs de grande puissance sont soumis aux règles applicables aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. « JLBI Conseils a réalisé des expertises sur plus de 400 projets éoliens de ce type, afin de cerner les risques éventuels et de prendre les mesures en conséquence. D’ailleurs, ces aspects devraient aussi être intégrés pour le petit éolien, puisqu’il est soumis à la Législation « Lutte contre le Bruit de voisinage ».
Dans cet esprit de prévention des risques, la participation d’un acousticien devient aussi de plus en plus systématique, lors de consultations pour la réalisation d’éco-quartier. « Sur ces projets, nous faisons preuve de pragmatisme afin d’offrir un cadre de vie silencieux aux futurs habitants. Les solutions possibles sont nombreuses entre les dispositions réglementaires ou les aménagements naturels, comme les talus végétaux. Mais là encore, il vaut mieux prévenir que guérir, en se posant les questions avant que les nuisances ne soient constatées ».