Cousté Solutions : « Les acteurs du secteur attendent désormais des mesures concrètes, au-delà des discours d’intention »

Un plan « méthanisation » qui vise la construction de 1 000 installations à la ferme, d’ici 2020


La filière française peut bénéficier de la longue expérience de l’Allemagne, en matière de génie civil pour les installations biogaz

Philippe Cousté, Gérant de Cousté Solutions, agent  Système Wolf France
En permettant de produire de l’énergie à partir de déchets organiques, la méthanisation répond à deux enjeux-clés posés aux politiques environnementales actuelles. Pourtant, cette filière reste peu développée en France. Une situation qui pourrait évoluer à moyen terme, avec le plan « énergie méthanisation autonomie azote » annoncé par le gouvernement, au printemps dernier.
Ce plan vise à développer la méthanisation agricole, en privilégiant des installations collectives. L’objectif est de favoriser la construction de 1 000 méthaniseurs à la ferme, d’ici 2020 (ils étaient 90, à fin 2012 !). A titre de comparaison, il y a près de 7 000 installations déjà en service, outre-Rhin.
D’ailleurs, la longue expérience de nos voisins en la matière peut aujourd’hui bénéficier aux opérateurs français. Des spécialistes allemands en génie civil ont ainsi développé des process de mise en œuvre de béton qui apportent une réponse durable aux problématiques d’étanchéité et de protection du méthaniseur contre les gaz agressifs. En effet, le béton banché traditionnel, nécessitant des entretoises pour maintenir le coffrage, pouvait présenter des faiblesses en termes de microfissurations au niveau des carottages. C’est en partant de ce constat que les ingénieurs de la société Système Wolf ont imaginé la technique de coulage sur place, à l’aide de coffrages circulaires métalliques, sans entretoise.
« Cette solution, éprouvée depuis plus de 40 ans, permet de réaliser des réservoirs aux diamètres allant de 3 à 50 m, avec un pas de 25 cm, précise Philippe Cousté, spécialiste en génie civil pour  installations « biogaz ». Le béton est mis en place sous forme de cercles complets qui se superposent et non pas par quartiers. Dès lors, cela limite les reprises de coulage qui se font horizontalement et non pas verticalement. La résistance à la poussée des matières stockées dans le réservoir s’en trouve améliorée. Ainsi, en optant pour des bétons à hautes résistances chimique et mécanique, la pérennité des installations est assurée pour 50 ans. Les techniques sont donc au point. Désormais, les acteurs de la filière attendent des mesures concrètes pour accompagner le développement du secteur, au-delà des discours d’intention. Une des premières pistes à explorer serait la simplification administrative. En effet, les délais d’instruction peuvent atteindre plusieurs années en France, quand tout se règle en quelques mois, en Allemagne. »

Cousté Solutions

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