Gérer la fin de vie des mobil-home, c’est l’objectif d’Eco Mobil-home
« C’est 88,2% du poids du mobil-home qui est recyclé et valorisé »
Romain Grillet, directeur d’Ecomobilhome
Que représente le marché des mobil-homes en France ?
Nous sommes sur un marché de niche qui compte 20.000 ventes par an. Un chiffre identique à celui d’il y a 9 ans, avant que le secteur ne subisse de fortes baisses de ses ventes entre 2010 et 2012. Le parc, quant à lui, compte 280.000 mobil-homes installés dans les campings et parc résidentiels de loisirs en France. Le marché comprend cinq constructeurs. Le plus important, Bénéteau Habitat, suivi de Mobil-home Louisiane, Rapidhome, Résidences Trigano et Mobil-home Rideau. L’ensemble de ces constructeurs sont adhérents à Ecomobil-home, qui gère pour eux la fin de vie de leurs mobil-homes. La contribution volontaire s’élève à 100 € par mobil-home vendu et nous permet d’organiser la filière de déconstruction.
Comment s’organise-t-elle ?
Depuis 2011, nous avons mis en place cet éco-organisme qui prend en charge la fin de vie des mobil-homes en France. Avec une durée de vie moyenne de 25 ans, le mobil-home entre dans une ère de renouvellement et de déconstruction. En effet, l’arrivée en masse de ces résidences de loisirs date du début des années 90. En règle générale, les campings renouvellent leur parc tous les dix ans. S’ils sont encore exploitables, les mobil-homes entrent alors dans le marché de l’occasion. En assurant la déconstruction des mobil-homes, nous luttons contre ceux qui viendraient cabaniser les campagnes en devenant des poulaillers, des cabanes de chasse ou des chambres d’amis au fond du jardin.
En quoi consiste alors la déconstruction de ces mobil-homes ?
Notre service gratuit s’adresse aux campings et aux particuliers propriétaires de mobil-homes sur les campings. Nous traitons environ 1.500 mobil-homes par an destinés à la déconstruction. Selon les cas, nous affrétons un camion qui vient charger le mobil-home pour le livrer dans un des 15 à 20 centres de déconstruction répartis sur l’ensemble du territoire. S’il n’est pas possible de le déplacer, alors nous le démantelons sur place. Un mobil-home pèse environ 2,2 tonnes. Il est constitué de matériaux non dangereux ; essentiellement du bois, des métaux et des plastiques. Après déconstruction et tri des matériaux, 53,5 % des matières sont revalorisées dans leurs filières respectives. 31,4 % sont valorisées énergétiquement en devenant des combustibles pour chaufferies industrielles ou cimenteries. Reste encore 11,8 % de matériaux non recyclables, non valorisables, qui sont alors enfouis. Un chiffre que l’on souhaiterait réduire. Les constructeurs doivent penser dès la fabrication à la fin de vie de leur mobil-home. L’enjeu est véritablement de réduire ce taux et d’inscrire notre démarche dans le temps car la tendance est à l’augmentation du coût de traitement des déchets.