Chaudière à combustion étagée : moins d’émissions, plus d’économies
Gonzague de Borde, Responsable Développement chez Mini Green Power .
« En termes de puissance, il est possible d’aller de 500 kWth à 6 MWth »
A Plougourvest, vous installez une chaudière biomasse, valorisant des sous-produits ligneux. Comment fonctionnera-t-elle ?
Il s’agit d’une chaudière de 750 kWth qui sera mise en service au courant du premier trimestre 2020, et dont les 3 000 tonnes d’intrants seront majoritairement composées de refus de compost et de souches broyées. Ces matières seront valorisées grâce à une technologie brevetée de combustion étagée développée par Mini Green Power. La biomasse transitera dans un pyrogazéifieur où elle sera transformée en gaz, gaz qui sera immédiatement brulé en sortie dans un tube de postcombustion. Les fumées résultantes (autour de 1000°C) passeront ensuite dans un échangeur de chaleur.
A Plougourvest, la chaleur ainsi produite sera valorisée dans un séchoir traitant des algues, de la plaquette forestière et de la sciure, donnant ainsi une valeur ajoutée importante à ces produits issus du territoire breton.
En quoi une chaudière à combustion étagée se distingue-t-elle de celles à plaquettes ?
Cette technologie se distingue principalement des chaudières classiques par le large spectre de biomasses acceptées : fraction ligneuse de déchets verts, résidus agricoles, déchets de bois peu traités, de classe B, etc. Il est ainsi possible de valoriser des intrants qui peuvent passer de 15 à 55% d’humidité, alors qu’une chaudière biomasse classique impose un taux d’humidité stable. L’avantage résultant est financier : une chaudière à combustion étagée permet de s’approvisionner avec une ressource locale – ce qui constitue un atout en Bretagne – et très économique, en étant souvent inférieure à 8 €/MWh. Cela offre une alternative au gaz, dont le prix est volatil et bien plus élevé.
Et qu’en est-il des émissions ?
La combustion étagée permet non seulement de valoriser des combustibles réputés compliqués, mais elle le fait en assurant des niveaux d’émissions très bas. A intrant équivalent, la combustion étagée peut réduire les émissions d’oxydes d’azote de 30%, par rapport à une chaudière biomasse classique. Les émissions de monoxyde de carbone sont proches de zéro et les taux de poussières inférieurs à 20 ppm, grâce à un double système de filtration. Tous ces avantages s’ajoutent au fait de produire une énergie à la fois « carbone zéro », locale et économique.
Quelles valorisations permet une telle technologie ?
L’énergie issue de notre procédé aussi être convertie en eau chaude, valorisable par exemple dans un séchoir comme à Plougourvest ou dans un réseau de chaleur, en vapeur, en froid ou en électricité. En termes de puissance thermique, il est possible d’aller de 500 kWth à 6 MWth.
