Décret DT-DICT : des dommages en recul de 33 % entre 2013 et 2016
Interview auprès de
Benoit Noël,
Gérant d’Astellog
« La formation tient une place centrale pour éviter les accidents »
Entré en vigueur en juillet 2012, le décret DT-DICT (Déclaration d’Intention de Commencement des Travaux) a-t-il porté ses fruits ?
Comme le démontrent les statistiques de l’Observatoire national DT-DICT, le décret a, en effet, permis d’améliorer la situation sur le plan de la sécurité liée aux travaux à proximité des réseaux enterrés. Sur le périmètre Orange, Enedis, GRDF, RTE, GRTgaz et TIGF, le nombre de dommages est passé de 25 696 en 2013 à 17 084 en 2016, soit une amélioration de 33 %. Rappelons qu’en Bretagne, en 2016, les chantiers ont tout de même provoqué plus de deux incidents par jour sur les réseaux de gaz ou d’électricité. Mais la situation s’améliore : par exemple, les endommagements constatés par GRDF sont passés de 192 à 116 entre 2011 et 2016, soit une diminution de 40 %. Les gestionnaires des réseaux les plus sensibles pour la sécurité des biens et des personnes – gaz et électricité – sont très moteurs sur la question.
Les entreprises chargées des projets et des travaux jouent-elles aussi le jeu ?
Oui, de plus en plus. Et pour éviter les accidents sur les chantiers, la formation tient une place centrale. Depuis le 1er janvier dernier, les entreprises sont ainsi soumises à l’obligation de passer un examen qui vient sanctionner une formation pour obtenir une Autorisation d’Intervention à Proximité des Réseaux (AIPR). Cette formation permet d’aborder les aspects réglementaires et méthodologiques, à travers des mises en situation notamment.
Et qu’en est-il de la mise à jour cartographique des réseaux ?
Cela avance. Pour les réseaux sensibles, la cartographie doit atteindre une précision de classe A au 1er janvier 2019, en zone urbaine, et au 1er janvier 2026 sur toutes les communes. Il n’y a pas encore de dates-butoirs pour les réseaux non-sensibles, mais vu les enjeux, cela pourrait être le cas dans les années à venir. La mise à jour des cartes se fait par le biais du récolement des réseaux. Pour cela, des géoradars dotés de la technologie HDR permettent d’atteindre une grande précision, grâce à un stacking élevé. Par rapport à une solution traditionnelle, cette technologie offre des images plus nettes, tout en permettant des gains de profondeur de 10 à 20 %.