Une tuyère pivotante qui accélère la vitesse du courant de 30 à 40 %
Interview auprès
Vincent Mariette,
Directeur Général
Guinard Energies
« Un démonstrateur de 4 m de diamètre sera mis à l’eau en Ria d’Etel, en
2018 »
Vous avez développé une technologie d’hydrolienne destinée aux sites isolés. Quels étaient les objectifs poursuivis par ce travail de R&D ?
Afin de rendre cette énergie accessible à tous, il s’agissait tout d’abord d’en réduire le coût, par rapport aux technologies hauturières. Pour cela, il fallait développer une hydrolienne pouvant s’installer en faible profondeur. Cet objectif permet également de réduire la distance entre l’unité de production et la zone de consommation, tout en ouvrant l’accès à davantage de sites potentiels. Il était donc nécessaire de tendre vers des solutions compactes. A noter que pour réduire les coûts d’installation, dont 30 % sont liés aux opérations maritimes, nous avons également breveté un système innovant autour d’une base flottante qui se ballaste.
Vous évoquez un objectif de compacité, alors que la production d’une hydrolienne dépend de son diamètre… Absolument. Dès lors, pour concilier compacité et rendement, nous avons développé une tuyère qui accélère la vitesse du courant de 30 à 40 %. Comme l’énergie produite correspond au cube de la vitesse du courant, cela permet de doubler l’efficacité énergétique de l’installation. Second avantage, la tuyère est pivotante. En pouvant suivre le courant, elle garde le même sens de rotation, ce qui nous a permis d’optimiser les pales. Après un développement démarré en 2008 – et validé, grâce à des tests effectués dans les bassins de la DGA – nous préparons actuellement une gamme d’hydroliennes allant de 66 cm à 8 m de diamètre.
Où en est la production ?
Les solutions de 66 cm (soit 3,5 kW) et de 154 cm (20 kW) sont en cours d’industrialisation. Elles sont destinées aux sites non connectés à un réseau électrique. Cela peut particulièrement concerner les zones intertropicales. Par exemple, nous allons installer une « 66 cm » en
Guyane. Un démonstrateur de 4 m de diamètre soit un potentiel de 250 kW à 7 nœuds sera mis à l’eau en Ria d’Etel, dans le Morbihan, en 2018. L’objectif est de démontrer la rentabilité de l’hydrolienne in situ, en prolongement des tests en bassin. Nous avons aussi développé une petite
hydrolienne permettant d’effectuer des mesures en mer, afin d’évaluer le potentiel électrique d’un site.
