Le biogaz sans avoir à gérer le portage technique, administratif et financier
Confrontée à une problématique de dépendance énergétique, la Bretagne a une belle carte à jouer avec la méthanisation. La région présente en effet un potentiel énorme avec ses exploitations agricoles et ses industries agroalimentaires qui créent des déchets fermentescibles.
En parallèle aux installations à la ferme, la région voit désormais apparaître des projets territoriaux, portés pour certains par des développeurs. Une solution qui dispense les apporteurs d’intrants d’avoir à assurer le portage technique, administratif et financier du projet. Un atout qui n’a pas laissé insensible la collectivité, des entreprises agro-alimentaires locales, mais aussi les 43 agriculteurs associés à l’unité de cogénération actuellement en fin de construction à Montauban-de-Bretagne. Cette unité, qui sera mise en service d’ici l’automne prochain, a été à la fois développée, financée et sera exploitée par une société appartenant à Vol-V.
« Le biogaz présentera de nombreux avantages pour notre exploitation, explique Jean-François Levrel, maraîcher et éleveur. Les effluents de nos volailles seront valorisés par méthanisation, ce qui nous évitera de gérer des surplus d’épandage. La chaleur issue de la cogénération alimentera nos cinq hectares de serres, en substitution au gaz naturel. Cette chaleur sera moins chère et non sujette à l’inflation (prix stabilisé sur le long terme). Nous projetons aussi de récupérer du CO2 sur les gaz d’échappement, afin d’assurer la fertilisation carbonée de nos plants de tomates. » Comme une partie des autres agriculteurs partenaires, le maraîcher bénéficiera par ailleurs du retour sur ses terres d’un digestat qui présentera une fertilisation équilibrée par rapport aux besoins des cultures.
Un exemple pour d’autres collectivités ?
L’unité de Montauban-de-Bretagne a aussi un impact pour l’ensemble du territoire. L’électricité injectée sur le réseau répondra à l’équivalent de la consommation de près de 4 000 personnes. « La centrale produira une énergie renouvelable et d’origine locale, souligne Marie Dagan, Conseillère départementale du canton. En termes de conduite du projet, le développeur a joué cartes sur table, dès le début, auprès des partenaires et des élus. Des réunions d’information ont permis d’expliquer la démarche aux habitants. La mise en ouvre du projet a aussi été une source d’activité pour les entreprises locales. A présent, espérons qu’il soit un exemple qui puisse inspirer d’autres collectivités en Bretagne. »