Collectif Bois Bocage 35 se mobilise pour développer une filière agricole de bois-énergie, en fédérant les structures existantes à l’échelle départementale
« L’objectif est de créer une ressource fiable et alternative aux énergies fossiles, en valorisant le bocage d’Ille-et-Vilaine »
Jérémy Dauphin, Chargé de la gestion commerciale du CBB 35
Aujourd’hui, de nombreux acteurs d’Ille-et-Vilaine se mobilisent pour structurer une filière agricole de production de bois-énergie, basée sur la valorisation du bocage. Le Collectif Bois 35 (CBB 35), composé de collectivités locales, de producteurs et d’industriels du bois, s’est monté dans cet esprit. « Il s’agit d’une association qui inscrit son action dans une dynamique de territoire, en fédérant les structures existantes à l’échelle départementale, précise Jérémy Dauphin : les groupes locaux d’agriculteurs, les coopératives d’utilisation de matériel agricole, le Conseil Général, les intercommunalités, la SCIC du Pays de Rance, etc. Son objectif est de créer une ressource fiable et alternative aux énergies fossiles, à partir de bois déchiqueté. Issu du bocage, celui-ci participe à l’indépendance énergétique de notre territoire ».
Cette nouvelle ressource est destinée aux exploitants de chaufferies-bois, qu’il s’agisse de collectivités, d’entreprises, de particuliers ou de gérants de parcs de logements collectifs. « Nos larges stocks nous permettent de promouvoir le bois déchiqueté, en garantissant des approvisionnements continus à nos clients. Nous gérons ces réserves mutuellement, avec divers lieux de stockage sur le département, dont Iffendic et Saint-Sauveur-des-Landes. Cela nous permet de répondre aussi bien à des appels d’offres sur des projets de plusieurs MW, comme ceux de la Ville de Rennes, qu’à des installations plus petites, comme la chaufferie du lycée de Saint-Aubin-du-Cormier qui consommera tout de même 150 t/an, à terme ».
Pour autant, CBB 35 se fixe l’exigence de ne fournir que des plaquettes-bois issues de la biomasse locale. « Il y a un enjeu économique et écologique à développer une offre départementale, car le bûcheronnage, l’élagage, le broyage, le stockage et le transport sont des prestations créatrices d’emplois non délocalisables. C’est une chance à saisir, car le secteur global du bois peut encore se développer : à titre d’exemple, il n’emploie que 500 000 personnes en France, contre le double en Allemagne ».
Propos recueillis par Nils Bruder