l’hydrolienne mobilise une ressource à la fois locale et renouvelable
Jean-François Daviau, Président de Sabella
Avec une électricité issue de centrales au fioul, les îles d’Ouessant et Molène consomment un des kilowattheures les plus onéreux de France, tout en présentant un bilan carbone peu satisfaisant. En outre, le blackout peut y être total en cas de panne, comme cela a été le cas, durant plusieurs jours, à Ouessant, début 2013, suite à un incendie. Cette situation problématique devrait évoluer favorablement, d’ici quelques mois, avec une production d’électricité mobilisant une ressource à la fois locale et renouvelable. En effet, le secteur est baigné par le Passage du Fromveur, une zone de forts courants constituant un des deux gisements majeurs du littoral français pour une valorisation énergétique via des hydroliennes (la seconde zone se trouvant au raz Blanchard, au nord-ouest du Cotentin).
A la fin de l’année, une hydrolienne développée par une PME bretonne, dans le cadre d’un Appel à Manifestations d’Intérêt de l’ADEME, sera ainsi immergée au large d’Ouessant. « Le modèle Sabella D10 que nous allons mettre en service, en raccordement avec le réseau électrique de l’île, est l’aboutissement d’un développement industriel ayant débuté en 2000, explique Jean-François Daviau, un des initiateurs du projet. D’une hauteur de 17 m et pesant près de 450 t, cette hydrolienne dispose d’un rotor de 10 m de diamètre et développera une puissance nominale de 0,5 MWe, soit 1 MW en crête . » L’exploitation initiale est prévue pour une période de 12 mois – soit la durée de l’autorisation d’occupation temporaire du domaine maritime – ce qui permettra de valider les performances techniques de l’équipement, tout en vérifiant son innocuité sur le plan environnemental.
L’enjeu porté par une électricité d’origine marine est d’importance en Bretagne, puisque cette filière y apporterait une réponse à la problématique d’autonomie énergétique. « La France présente un potentiel de 3 GWe pour l’énergie hydrolienne, essentiellement concentré entre Bretagne et Cotentin, précise Jean-François Daviau. Suite à la concrétisation des premiers projets, des appels d’offres portant sur de plus grandes puissances devraient paraître, sur le modèle de l’éolien offshore. Avec des installations de l’ordre de 500 MWe, le gisement français pourrait ainsi être totalement valorisé, d’ici dix à quinze ans. »
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