Le bois-énergie affiche une bonne santé, sous l’effet croisé de la RT 2012 et de l’inflation touchant les ressources fossiles et nucléaires
« Les constructeurs de pavillons intègrent de plus en plus le poêle dans leurs offres, en remplacement aux traditionnels radiateurs électriques »
Jean-Luc Bosse, Président de Sodico
Le chauffage au bois ne connaît pas la crise ! En effet, sous la double impulsion de la RT 2012 et de l’augmentation du coût du gaz, du fioul et de l’électricité, ce secteur poursuit sereinement sa croissance. Les appareils ont ainsi intégré les évolutions du marché, en proposant notamment des puissances adaptées aux performances thermiques des bâtiments neufs. Autre signe révélateur du succès du bois-énergie, celui-ci intéresse désormais les constructeurs de pavillons qui l’intègrent directement dans leurs offres, observe Jean-Luc Bosse, fournisseur pour les professionnels du chauffage-bois, depuis 30 ans.
« Le poêle fait l’objet d’un engouement sans précédent dans le neuf, où il remplace de plus en plus les traditionnels radiateurs électriques. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, des coûts d’installation et d’exploitation très compétitifs. Ensuite, avec les performances énergétiques du bâtiment, introduites par la nouvelle RT, le poêle peut sans problème constituer le chauffage principal dans nos régions. A ce titre, on constate qu’après la « guerre des grosses puissances », d’il y a une quinzaine d’années, les fabricants présentent désormais des machines au rendement adapté aux objectifs actuels de sobriété énergétique. Précisons que les appareils répondent également aux exigences concernant le test d’étanchéité à l’air, avec la mise en place d’un raccordement direct et étanche du poêle avec l’extérieur du bâtiment. Pour en revenir aux puissances, des équipements de 5 à 6 kW suffisent amplement aujourd’hui pour chauffer un pavillon. Dans cet esprit, on remarque que le bois-bûche est plutôt passé à des produits de 25 à 30 cm, contre 50 cm auparavant. »
L’explosion du granulé
Concernant les combustibles justement, il est impossible de ne pas évoquer le granulé qui explose depuis 5 ans, en lien avec le confort introduit par la programmation du fonctionnement, le réglage de la puissance ou encore les modalités de stockage simplifiées. La bûche a aussi des atouts à faire valoir et peut compenser l’absence de programmation, en étant couplée avec un ballon tampon qui permet de récupérer le surplus de chaleur, sous forme d’eau chaude (option également envisageable avec le granulé).
Toutes ces avancées profitent également à la rénovation thermique dans l’ancien, où le bois s’affirme comme une solution idéale, face à l’augmentation du coût des énergies fossiles ou nucléaires. « Cette inflation est évidemment profitable à notre filière, dans la mesure où le bois est une ressource renouvelable, dont le coût restera maîtrisé, analyse Jean-Luc Bosse. De plus, en parallèle à la bûche, de nouvelles unités de production de granulés ouvrent régulièrement. Avec un approvisionnement assuré, il y a donc toutes les raisons d’être optimiste quant à l’avenir du bois-énergie. »