ouest am’
les métiers de l’aménagement durable évoluent vers plus de transversalité
La prise en compte des exigences environnementales dans la conception d’un projet se traduit par une nouvelle doctrine : Éviter, Réduire, Compenser
Natacha Blanc-Marteau, PDG de Ouest-Aménagement
Sous l’impulsion du Grenelle de l’environnement, les exigences de développement durable sont davantage prises en compte, dans la conception d’un projet d’aménagement. « Dans les faits,cela se traduit par une nouvelle doctrine, expose Natacha Blanc-Marteau : Éviter, Réduire, Compenser. En tant que bureau d’études, nous sommes parfois amenés à conseiller à un maître d’ouvrage d’éviter tel site, dès l’amont du projet, pour éviter des atteintes environnementales. S’il n’y a pas d’alternative possible, nous élaborons des solutions pour limiter au maximum la portée de ces atteintes. Enfin, en cas d’impacts résiduels, nous proposons des mesures de compensation, comme la recréation de zones humides que nous avons étudiée sur la LGV Rennes-Le Mans ».
L’émergence de la doctrine « ERC » va profondément modifier la pratique professionnelle des spécialistes en aménagement durable. « Aujourd’hui, nos trois métiers – l’urbaniste, l’expert en eau et celui en environnement – s’entrecroisent pour avoir une approche transversale d’un projet. Nous constatons ce décloisonnement aussi bien chez Ouest Am’, qui intervient à l’échelle globale d’un projet, qu’à d’autres niveaux : par exemple, un architecte ne peut plus travailler indépendamment des environnementalistes ou des énergéticiens. Bien entendu, il est aussi essentiel d’accompagner les maîtres d’ouvrage, à l’heure où la réglementation qui vise à préserver les espaces naturels et la biodiversité devient de plus en plus complexe. Cela passe par une expertise, un suivi des projets réalisés ou une assistance pour monter un dossier de subventions, comme le dispositif breton Eco-FAUR. Mais l’intervention d’un bureau d’études ne saurait se réduire à la seule mise en conformité d’un projet aux textes de loi. En effet, la formation occupe également une part croissante de notre action, parce qu’un maître d’ouvrage doit connaître les nombreux services que rendent les espaces naturels, pour pouvoir prendre conscience des enjeux environnementaux portés par un projet d’aménagement ».
Propos recuiellis par Nils Bruder
Valeurenergie.com