« Sur un plan fonctionnel, l’injection sécurise les débouchés, alors qu’il n’est pas toujours évident de consommer localement toute la chaleur cogénérée »
« En qualité de transporteur, nous mettons notre expertise technique et réglementaire au service des maîtres d’ouvrage, depuis le développement jusqu’à l’exploitation »
Amaury Mazon, Développeur Commercial « Région Centre Atlantique » chez GRTgaz
La cogénération « chaleur et électricité » est aujourd’hui un aspect bien identifié des possibilités de valorisation énergétique offertes par la méthanisation. Toutefois, une troisième opportunité de débouché émerge actuellement : l’injection de biométhane dans le réseau de transport et de distribution du gaz naturel. Dans les grandes lignes, il s’agit de produire du méthane (CH4) à partir du biogaz issu de la méthanisation, en l’épurant de divers éléments (C02, eau, NH3, H2s…).
Le développement de cette nouvelle filière a véritablement démarré à partir de novembre 2011, sous l’effet des réglementations lui ayant enfin donné un cadre technique et financier. La loi a ainsi prévu un cahier des charges qualitatif pour le biométhane pouvant être injecté. Elle a aussi établi les modalités contractuelles qui engagent à la fois le producteur de biométhane, le gestionnaire de réseau qui en assure le transport et le fournisseur d’énergie qui le rachète à un tarif d’achat garanti. Grâce à cette disposition financière, les perspectives d’avenir de l’injection sont actuellement des plus favorables.
3 TWh en 2020
« Les premières injections de gaz renouvelable sur notre réseau de transport sont attendues cette année, expose Amaury Mazon, Développeur Commercial chez GRTgaz. Et le potentiel de croissance est très important puisqu’à l’horizon 2020, la concrétisation des premiers projets devrait représenter un volume d’au moins 3 TWh de biométhane. Cet essor est porté par les multiples avantages qu’offre la filière aux producteurs. En premier lieu, il y a les tarifs d’achat garantis sur une durée de 15 ans, auxquels s’ajoute la valorisation des « garanties d’origine » et du digestat. Par ailleurs, sur un plan fonctionnel, l’injection sécurise les débouchés au sortir du méthaniseur, alors qu’il n’est pas toujours évident de consommer localement toute la chaleur cogénérée. »
Naturellement, un projet d’injection de biométhane ne s’improvise pas. En effet, divers facteurs-clés sont à réunir : l’existence d’une desserte en gaz naturel ou d’un réseau de transport à proximité (moins d’1 km), l’appui technique d’un bureau d’études et d’un installateur, ainsi que l’implication du gestionnaire de réseau dans le choix de l’implantation du site. « En qualité de transporteur, nous mettons notre expertise technique et réglementaire au service des maîtres d’ouvrage, depuis le développement jusqu’à l’exploitation, précise Amaury Mazon. Pour cela, nous évaluons – gratuitement et sans engagement – la faisabilité technique du projet. Ensuite, nous réalisons les études de raccordement, avant d’assurer un accompagnement pour les contrats de raccordement et d’injection. »