CABINET LE PERRON

Les 3 atouts de la construction-bois : des bâtiments peu énergivores, une organisation de chantier optimisée et l’essor d’une filière économique régionale 

« Il y a une culture locale à développer autour du bois de construction Catherine Le Perron, Architecte
L’utilisation du bois comme système constructif se développe ces dernières années, sous l’impulsion de professionnels convaincus de ses nombreux avantages. «
En France, nous assistons à un véritable engouement pour la construction-bois et le particulier comme le maître d’ouvrage public dispose de professionnels déjà largement rompus à cette technique constructive, assure Catherine Le Perron. Les bâtiments que nous avons réalisés avec nos cotraitants sont conçus pour offrir des performances dans la durée. Leur conception en bois a ainsi permis d’atteindre des objectifs de consommation réduite pour le chauffage (bâtiments basse consommation), tout comme un bilan carbone imbattable comparativement à tout autre mode constructif. Ce sont les premières raisons pour lesquelles le bois est adapté à une construction publique s’inscrivant déjà dans une volonté environnementale, comme cela était le cas pour l’extension de l’école maternelle G LeBail de Plozévet ».
Mais le bois offre aussi des atouts non négligeables en termes d’organisation et d’exécution du chantier grâce à une importante phase de préparation avant le démarrage des travaux (donc de maîtrise des délais et nuisances de chantier). «
Lors de cette étape préalable, des plans de chantier sont établis en intégrant les contraintes des différents corps de métier. Ces documents garantissent ensuite la bonne articulation des diverses interventions sur site. La préfabrication des éléments de charpente et des parois est aussi optimisée, car les artisans opèrent en atelier, à plat et au sec. Ce travail de précision, souvent mis à mal par les plannings durant un chantier traditionnel est primordial pour atteindre des objectifs énergétiques réglementaires de la rt 2012 comme la performance thermique de l’enveloppe ou l’étanchéité à l’air.
De plus, conforme à l’idée commune de chaleur apportée par ce matériaux, sur chacun de nos chantiers en ossature bois, cette notion de confort, de bien être, est immédiatement perceptible et fait systématiquement l’unanimité parmi les usagers. Mais tout charpentier menuisier doit être bien plus intarissable que moi sur ce sujet si vous l’interrogez! ».
Pour
Catherine Le Perron, l’essor de la construction-bois répond aussi à un enjeu économique, en favorisant le développement d’une filière régionale sinon hexagonale:
«
Les professionnels bretons du bois s’organisent depuis déjà de nombreuses années pour répondre à la demande locale. Il y a aussi une culture à développer autour de l’esthétique du bois dans la construction. Par exemple, un bardage en bois n’est pas un meuble brun ciré à la cire d’abeille; les essences de bois utilisées sont naturellement résistantes aux intempéries, sans aucun entretien dans le temps; il va griser avec le temps et se vêtir d’une belle patine aux effets moirés tantôt très doux sous le soleil, tantôt plus noueux sous la pluie retrouvant un peu de ses couleurs d’origine. Le bâtiment vit ».
Les anciens écoliers de Plozévet porteront sans doute ce nouveau regard sur le bois, à l’heure où ils construiront leur propre maison…

Propos recueillis par Nils Bruder